real louis bags and breathe gucci ✒ marisol/cherry.

Le bruit de la pluie s’abattant sur les carreaux des fenêtres du château se propagea rapidement dans les dortoirs. La lumière tamisée extérieure entra dans la pièce circulaire mais ne sembla pas réveiller les élèves. Seule Gale s’agita, après quelques minutes de répit. Ses paupières lourdes s’ouvrirent doucement, ses prunelles sombres aveuglées par la clarté du jour. Nouant ses boucles en une tresse serrée, elle se leva rapidement, ôta son pyjama et enfila l’uniforme de l’école. Elle jeta son oreiller sur le lit de Cherry, sa meilleure amie, et attendit quelques minutes, assise en tailleur sur son lit. Cherry ne semblait pas vouloir bouger et elle ne fit que marmonner lorsqu’elle reçut son oreiller en pleine tête. Gale se précipita vers elle et tira ses pieds pour la faire tomber mais en vain. Cherry persistait à se tenir aux barreaux de son lit à baldaquin et ne semblait pas apte à se lever, en ce samedi pluvieux. Elle replongea dans un sommeil profond. Autour d’elles, les autres élèves dormaient encore. Gale jeta un œil au réveil posé sur sa table de chevet. 07:38. Elle n’avait pas l’habitude de se lever aussitôt. Encore moins un samedi matin. Le doux cliquetis des aiguilles du réveil plongea la jeune fille dans un état de léthargie. Elle entendit des pas qui se faisaient de plus en plus pressant dans la salle commune et elle décida de descendre et aller voir. La salle était sans fenêtre et l’air était devenu presque irrespirable et pesant. Des première année riaient en chœur et se dirigeaient vers la Grande Salle. Gale les chassa violemment, pressant le pas pour regagner elle aussi la Grande Salle, où le petit déjeuner l’attendait. Hier soir, elle avait préféré rejoindre Anton dans les couloirs, plutôt que de dîner et son ventre criait à présent famine. Elle le regrettait presque. Elle poussa la lourde porte, habituellement ouverte, et s’assit à la table de Serpentard. Seuls quelques élèves de première et troisième années étaient déjà assis mais ils semblaient tellement absorbés par leur discussion qu’ils ne lui accordèrent pas le moindre regard. Gale aurait bien voulu abuser de sa fonction de préfète et leur coller une sanction simplement parce qu’ils n’éprouvaient aucun respect à son égard mais elle s’abstint finalement. Madame Madsen, la directrice de la maison Serpentard, lui avait déjà reproché maintes fois de trop utiliser sa fonction à des fins personnelles. Gale avait haussé les épaules, ignorant sa remarque. Elle n’était pas prête à abandonner ses fonctions et s’il le fallait, elle utiliserait le pouvoir dont elle était dotée pour inspirer le plus grand respect de la part de tous. Des élèves de septième année riaient derrière elle, à la table de Poufsouffle. Elle vit également sa cousine, Epona Garthes, qui déjeunait tranquillement à la table de Serdaigle, accompagnée d’une de ses amis dont Gale n’avait jamais entendu parler. Elle détourna la tête et fourra une tranche de bacon entre ses lèvres gercées. Soudain, la porte de la Grande Salle s’ouvrit soudainement et elle vit entrer Marisol et Cherry, le sourire aux lèvres, et foncer en sa direction. Elles riaient si fort que tous les élèves présents détournèrent le regard vers les deux jeunes filles. Elles s’assirent de chaque côté de Gale et à mesure que leur rire s’amenuisait, elles tentaient d’expliquer la cause de leur hilarité générale. Gale haussait les sourcils, habituée à ces crises d’hystérie. Il était trop tôt pour qu’elle s’en préoccupe, à vrai dire. « On a enfermé Anna Strevent – mais si, tu sais la quatrième année de Gryffondor, qui est toujours à côté de moi en double cours – dans les toilettes. » s’exclamait Marisol, en prenant sa tête entre ses mains. Un sourire mesquin s’esquissa aussitôt sur le visage de Gale. Elle était si fière d’avoir des amies qui lui ressemblaient tant. Elle n’aurait jamais imaginé trouver ici ses deux alter-égo. Des personnes avec qui elle pouvait tout partager (même ses secrets les plus inavoués, comme sa relation avec Anton), et avec qui elle pouvait rire sans se préoccuper du regard des autres. Le rire de Cherry retentit de plus belle et elle dût se calmer durant quelques minutes avant de pouvoir dire quoi que ce soit. « Au fait, hier soir, j’ai trouvé un apparel phouto – je ne sais plus vraiment comment cela se dit mais c’est un objet moldu – dans les affaires de Sidney Casuels. J’ai toujours su qu’elle était née moldu, cette fille. Je vais aller la dénoncer à sa directrice de maison. » déclara Gale, en secouant l’appareil photo qui tenait dans la poche de son cardigan beige. Ses deux amies rirent à nouveau, les yeux embués tellement elles étaient joyeuses en ce moment précis.